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Articles

Prise en charge non pharmacologique du TDAH

La revue l’Encéphale a fait paraître le 6 février 2024, une présentation des conclusions du premier symposium international sur la prise en charge du TDAH.

Il ne s’agit pas ici de discuter de l’intérêt d’un suivi pharmacolgique mais de placer ce dernier au sein d’une constellation de mesures qui peuvent être complémentaires à certains moments et prioritaires à d’autres.

Ainsi, sont mentionnées comme particulièrement intéressantes les approches suivantes:

  • la thérapie cognitivo-comportementale
  • la Pleine Conscience
  • le yoga
  • les interventions cogntives et métacognitives
  • le neurofeedback
  • la guidance parentale.
  • les aménagements scolaires et/ou professionnels
Références: Non-pharmacological treatment of Attention Deficit Disorder with or without Hyperactivity (ADHD). Overview and report of the first international symposium on the non-pharmacological management of ADHD, L’Encéphale, 6 février 2024, Research consortium for non-pharmacological interventions on ADHD. 

 

Octobre ou le mois du TDAH

Le mois se termine et je m’interroge: la connaissance du TDAH a-t-elle progressé dans le grand public à l’issue de ce mois de sensibilisation?

En tant que professionnelledu domaine, j’ai assisté à de nombreuses prises d’armes qui ressemblaient plus à des guerres d’égo qu’à de véritables échanges constructifs. Chacun est arrivé avec ses vérités scientifiques et a essayé de parler plus fort que le voisin, comme au bon vieux temps de la COVID. On a retrouvé l’éternelle querelle entre la psychanalyse et la psychologie moderne, les premiers niant l’existence du trouble, là où les seconds se réfèrent à son inscription dans le DSM dès 1980.

Et bien sûr, le débat s’est enflammé lorsqu’il s’est agi de parler de médication. Certains ont crié aux scandales, là où d’autres la présente comme l’unique solution.

Alors, que faire lorsque l’on est un patient? Ecouter son instinct. Aller consulter le professionnel dont le discours vous semble le plus cohérent. En effet, si vous n’êtes pas d’accord avec le point de vue du professionnel avec lequel vous travaillez, il est fort probable qu’aucune prise en charge ne fonctionne, même si ce dernier est le meilleur professionnel du domaine. Et parfois, il est nécessaire d’entendre le discours que l’on espérait et se rendre compte de son absence d’effet pour accepter l’existence d’un autre point de vue.

Je ne peux donc que vous dire ma vérité. Le TDAH est un trouble qui existe et est de plus en plus largement étudié dans le monde. Il concerne aussi bien  les enfants que les adultes, les hommes que les femmes, même si l’expression peut en être différente. Pour obtenir un diagnostic fiable, il est nécessaire d’effectuer des tests et de remplir des questionnaires spécifiques,  de façon à déterminer si la gêne ressentie est liée à ce trouble et/ou à d’autres pathologies.

Une fois le diagnostic posé, les réponses à apporter varient en fonction de l’âge du patient, des difficultés rencontrées, de l’entourage familial et professionnel notamment. La réponse doit être personnalisée. Chaque patient est unique et mérite une solution qui lui soit propre. La médication est bien évidemment une solution à considérer. Mais elle n’est pas la seule. D’autres solutions peuvent aider: la guidance parentale, un suivi psychologique/neuropsychologique, le neurofeedback, la Pleine Conscience, les aménagements à l’école ou au travail,…

Pour faciliter la connaissance et le choix des solutions qui conviennent à chaque patient, je les présenterai dans les semaines à venir.

 

Chercher un emploi… c’est aussi savoir dire NON.

Un entretient d’embauche, c’est un peu comme un date. Une rencontre durant laquelle deux individus vont échanger pour découvrir s’ils partagent les mêmes valeurs, les mêmes envies, les mêmes objectifs et s’ils peuvent répondre mutuellement aux besoins et aux attentes de l’autre.

La candidat a besoin de l’entreprise  pour répondre à ses besoins professionnels: revenus, valorisation, position, épanouissement,… L’entreprise a besoin du salarié pour effectuer le travail demandé. Chacun a donc des besoins et des attentes. Le flux va dans les deux sens.

C’est l’histoire d’une jeune femme qui se retrouve brutalement sans emploi et qui se met rapidement en quête d’un nouveau poste. On lui propose alors deux situations dans sa branches. Pourtant, les postes proposés ne la font pas vibrer. Elle se questionne et s’angoisse: a-t-elle le droit de refuser les opportunités qui se présentent? Aura-t-elle d’autres offres? N’est-elle pas trop exigeante?

Un cortège d’émotions l’assaillent: le doute, la culpabilité, la peur…

Refuser est souvent perçu comme une prise de risque. Pourtant, si refuser c’est fermer la porte à une opportunité, c’est également ouvrir la porte à toutes les autres.

C’est ainsi que faisant fi de la tornade émotionnelle qui la traverse, la jeune femme ose refuser. Et moins d’une semaine après ce refus, elle reçoit deux propositions de postes répondant très précisément à ses besoins et à ses attentes.

Le premier refus a contribué à cette fin heureuse. Il a induit une réflexion approfondie quant à sa personnalité professionnelle. Oser dire non a renforcé sa détermination et sa combativité pour avancer sur le chemin qui est le sien. Cela contribue à faire d’elle une professionnelle sur laquelle l’entreprise peut s’appuyer parce qu’elle est, sans doute aucun, exactement à sa place.

 

Harcèlement scolaire: une vision systémique

Les médias se déchaînent: ils ont trouvé un nouveau sujet brûlant à traiter! Malheureusement, d’ici quelques jours l’engouement médiatique sera retombé et la souffrance de nos enfants demeurera, inexorable.

Les établissements scolaires ne sont pas restés totalement sourds à ce problème et des solutions informatives, curatives et punitives ont été parfois proposées. On informe les enfants de l’existence du harcèlement et de la possibilité pour eux d’alerter les adultes. Dans les faits, leur voix ne porte pas. Lorsqu’ils alertent l’adulte, ils repartent souvent démunis. Les harceleurs sont parfois punis mais ce n’est qu’un répit dans un processus qui reprend quelques semaines ou mois plus tard.

La systémique nous enseigne que le groupe humain ou animal, ne s’établit pas toujours de manière fonctionnelle et qu’il faut souvent travailler sur la place de chacun, son rôle, la qualité des interactions, les moyens de communication, etc… autant de facteurs qui sont désormais pris en compte dans le monde de l’entreprise, notamment lors de journée de team-building et lors de supervisions.

Si le monde de l’entreprise investit du temps et de l’argent dans ces outils, c’est certainement parce qu’ils font leur preuve et permettent aux salariés d’être plus apaisés et donc plus productifs.

L’école est le monde professionnel de l’enfant. Alors, pourquoi ne pas utiliser des outils similaires? Pourquoi ne pas consacrer du temps à la création d’un esprit de classe? Avec une réelle connaissance des uns et des autres et une réelle acceptation?

Concrètement, il s’agirait de prévoir des demi-journées dont le seul objectif serait de créer un lien respectueux entre les membres d’une classe. Apprendre à certains à se faire respecter, apprendre à d’autres à respecter. Apprendre à tous la vie en commun.